• Tu sais, j'oublierai jamais ce moment là. Ce moment où le monde m'a littéralement explosé au visage et où l'unique personne à laquelle je pensais pouvoir me raccrocher s'est défilée.

     

    J'pourrais ne citer que ça, ça suffirait pour résumer ce que tu m'as fait subir. Comment une amie comme toi, ma meilleure amie, a pu me faire ça? M'abandonner quand j'avais le plus besoin de compagnie. Enfin, ouais t'étais là avec moi. Physiquement seulement. J'pouvais te parler, t'en avais rien à foutre. T'étais à côté de la plaque. L'amour ça t'rend barge. L'amour ça rend barge tout le monde. J'en suis la preuve. Et c'est justement à cause de ça que j'avais besoin de toi. Mais toi quand tout va bien, t'es contente. Tu cherches pas à savoir si ce que tu vois est vrai ou non. Comme mon sourire. Tu penses qu'un sourire signifie que je vais bien? Depuis quand tu crois ça? T'étais la première à voir la fissure dans mon regard. La première à me réconforter, et d'ailleurs la seule personne à me réconforter. Parce que justement, toi tu voyais ce que les autres ne pouvaient pas voir. Mais là, tu m'as laissé seule. Vraiment seule. J'avais juste besoin de me changer les idées, j'me suis dit que ces trois jours passés à la mer pourraient d'ailleurs nous rapprocher. On se voit jamais en dehors des cours, ta mère veut pas te laisser sortir ou dormir chez les autres, alors bon. Mais au final, t'es restée scotchée à ton téléphone portable, à envoyer des messages à ce gars. Il était à l'autre bout de couloir putain, à l'autre bout. Il devait y avoir quoi, 20 mètres qui vous séparaient? On pouvait pas se rendre dans la chambre des gars, sinon je suis sûre que  tu l'aurais fait. D'ailleurs, on l'a fait. Pour toi. Et on s'est fait surprendre après deux secondes ahaha, tellement stupide. Le pire, c'est que tu t'rendais pas compte que je t'en voulais. En même temps, malgré ma haine, j'peux pas être une mauvaise personne. Enfin, pas avec toi. Si toi t'étais contente de pouvoir passer du temps avec ce type, tant mieux. Même si je savais que tu faisais semblant d'avoir mal à la jambe pour pouvoir te retrouver seule avec lui, et ben je disais rien. Et de toute façon, la fois où je t'ai déballé tout ce que j'avais sur le coeur, en terminant par: "T'es qu'une égoïste, tu me laisses toute seule", tu t'es contentée de me répondre "Ouais, je sais". Et c'est la dernière chose qu'on s'est dite. J'restais dans mon coin, écouteurs dans les oreilles, enfin c'est ce que je faisais depuis le début de toute façon, j'avais pas d'autres choix. Quatre jours après notre retour, tu m'envoies: "Alors mon bébé, pas trop ennuyant de début de vacances?" Wait. Pourquoi tu m'appelles mon bébé comme si de rien n'était? Et comment ce début de vacances pourrait être plus ennuyeux que ces trois jours que j'ai passé avec toi? (...) C'est la première fois qu'on se dispute à vrai dire. Enfin, on s'engueule souvent pour des conneries, forcément. On est trop différentes pour pouvoir faire autrement, et c'est pour ça que je t'adorais. Parce que t'étais différente. T'avais pas honte d'écouter des musiques nulles à chier. De regarder des documentaires dont tout le monde se moque éperdument. De mettre des sweat quand toutes les filles sont en mini-jupe. Mais maintenant, tu fais tout pour plaire à ce type. T'es plus la même, ou plutôt, t'es comme tout le monde. Et si tu te contentes d'être un mouton, comment j'pourrais continuer de t'aimer autant? 

     

    En tout cas, je remercierais jamais assez Son d'avoir été là pour moi.


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